De la frime? Pas seulement. En 1998, 994 mineurs ont été arrêtés par la police pour viol sur moins de 18 ans. Entre 1994 et 1998, le nombre de mineurs condamnés pour viol sur d'autres mineurs est passé de 136 à 414. Entre fantasmes et flou artistique, impossible de savoir toutefois sir les viols collectifs -dits "plans pétasse" ou tournantes" selon les endroits- sont vraiment devenus un rituel, comme le redoutent certains éducateurs.
"Les victimes osent davantage porter plainte", estime Catherine PERELMUTTER. En avril dernier, cette avocate a défendu une jeune algérienne violée à deux reprises par une dizaine de jeunes à Paris, à un an d'intervalle. Un scénario particulièrement sordide: une fille de 14 ans, fugueuse, s'eprend d'un petit voyou d'un quartier voisin. Elle accepte de le suivre dans sa cave et fait l'amour avec lui. Postés derrière la porte, les copains entrent et profitent de l'"aubaine". La jeune fille porte plainte. Un an plus tard, rebelote. L'adolescente est sequestrée à la sortie d'un magasin. Certains de ses agresseurs sont les mêmes que ceux de l'année précédente. A l'issue du jugement, la plupart des violeurs ont été condamnés à cinq ans de prison dont douze mois avec sursis. Le petit ami, lui, n'a écopé que de cinq ans avec sursis. "Nous n'avons pas pu prouver que c'était lui qui avait fait venir ses copains" déplore catherine PEREMUTTER.