Les droits des agents publics et des fonctionnaires en cas de poursuite disciplinaire
1. Le droit d'être informé des faits reprochés
La procédure disciplinaire ne peut commencer sans que vous sachiez clairement ce qui vous est reproché.
L'administration doit vous notifier les faits de manière précise, par écrit, dans un courrier ou une convocation.
2. Le droit de consulter votre dossier
Avant toute sanction, vous avez le droit d'accéder à votre dossier administratif complet, y compris les
pièces justifiant les faits reprochés (CGFP, art. L. 532-4). L'administration doit vous informer de ce droit.
Notamment, en cas d'enquête administrative, le rapport d'enquête doit vous être communiqué.
3. Le droit de présenter vos observations
Vous devez pouvoir vous exprimer avant la décision de sanction, que ce soit par écrit ou oralement lors d'un entretien. L'administration est tenue de vous informer de cette possibilité.
4. Le droit d'être assisté
Lors de l'entretien préalable, vous pouvez vous faire accompagner de la personne de votre choix : représentant syndical, collègue ou avocat (CGFP, art. L. 532?4).
5. Le droit de garder le silence
C'est la nouveauté depuis octobre 2024 : vous avez désormais le droit de ne pas répondre aux questions
de l'administration, notamment devant le conseil de discipline.
6. La saisine des Commissions administratives ou consultatives paritaires
Pour les sanctions les plus graves (autres que l'avertissement, le blâme et l'exclusion temporaire de fonctions de 3 jours maximum), des commissions doivent être consultées préalablement au prononcé d'une sanction : les Commissions administratives paritaires sont consultées, en formation disciplinaire, sur les projets le sanction disciplinaire des fonctionnaires ; les Commissions consultatives paritaires sont consultés, en formation disciplinaire, sur les projets de sanction disciplinaire des contractuels.
7. Le droit de ne pas être poursuivi pour des faits trop anciens
L'administration dispose de 3 ans pour vous sanctionner à partir du moment où elle a connaissance des faits, sauf en cas de procédure pénale engagée en parallèle. Dans ce cas, ce délai de 3 ans est mis en pause jusqu'à la décision finale de la justice (CGFP, art. L. 532-2).
Une fois ce délai dépassé l'administration ne peut plus engager une sanction disciplinaire sur le fondement de ces faits.
Conséquences du non respect des droits par l'administration
Quels sont les conséquences pour la sanction si l'administration ne respecte pas ces droits ?
Si l'un de ces droits n'est pas respecté, la sanction peut être annulée par le juge administratif.
Quels sont les recours possibles ?
Vous pouvez, dans les deux mois qui suivent la notification de la décision de sanction, adresser un recours
administratif à l'autorité administrative qui a pris la sanction, pour demander le retrait de celle-ci.
Vous pouvez également saisir le tribunal administratif compétent pour demander directement au tribunal
l'annulation de la sanction.
Attention ! Il existe, pour certains agents publics, des recours administratifs préalables obligatoires avant toute saisine de juridiction : un défaut d'un tel recours peut emporter le rejet de la demande, sans que le juge ne se prononcer sur la pertinence de vos arguments.