La mise en place des écoutes téléphoniques, leur durée et l'utilisation des preuves recueillies
Avant d'entreprendre une écoute téléphonique, les enquêteurs doivent obtenir une autorisation judiciaire. Cette autorisation est généralement délivrée par un juge d'instruction ou un juge des libertés et de la détention. L'autorisation est basée sur des preuves solides et la nécessité d'utiliser cette mesure pour l'enquête en cours.
Par ailleurs, Les écoutes téléphoniques doivent respecter le principe de proportionnalité, ce qui signifie que l'atteinte à la vie privée des individus doit être justifiée par la gravité du crime présumé et ne doit pas aller au-delà de ce qui est nécessaire pour obtenir les preuves recherchées. C'est d'ailleurs pour préserver l'atteinte à la vie privée qu'elles ont une durée limitée. Les autorisations sont généralement délivrées pour une période spécifique mais peuvent toutefois être renouvelées sous certaines conditions.
Les écoutes téléphoniques sont soumises au secret de l'instruction : cela signifie que les enregistrements obtenus par le biais d'écoutes téléphoniques ne peuvent pas être divulgués publiquement pendant l'enquête en cours.
Les enquêteurs doivent par ailleurs régulièrement rendre compte de l'avancement de l'enquête et de l'utilisation des informations obtenues grâce aux écoutes. En effet, les autorisations d'écoute sont strictement contrôlées.
Les droits fondamentaux des individus, tels que le droit à la vie privée et le droit à un procès équitable, sont protégés même pendant la mise en ?uvre d'écoutes téléphoniques. D'ailleurs, les preuves obtenues de manière illégale ou en violation de ces droits pourraient être exclues lors des procès. En effet, l'admissibilité de ces preuves dépend du respect de toutes les procédures.
Quelques fondements juridiques :
- L'article 706-95 du Code de procédure pénale définit les conditions générales pour autoriser les interceptions de correspondances émises par la voie des télécommunications. Il précise que ces mesures ne peuvent être ordonnées que dans le cadre d'une information judiciaire relative à des infractions graves et pour lesquelles des peines d'emprisonnement sont encourues.
- L'article 706-96 du Code de procédure pénale énonce les modalités de délivrance de l'autorisation d'interception téléphonique par le juge d'instruction ou le juge des libertés et de la détention. Il précise les informations à fournir dans la demande d'autorisation et les motifs justifiant l'interception.
- L'article 706-97 du Code de procédure pénale fixe la durée maximale de l'interception téléphonique, qui est généralement de quatre mois. Il précise également les conditions dans lesquelles l'interception peut être renouvelée.
- L'article 706-102 du Code de procédure pénale dispose que les personnes concernées par les interceptions doivent être informées de ces mesures après la fin de l'interception, sauf si cela risque de compromettre l'enquête.
- L'article 226-3 du Code pénal sanctionne la violation du secret des correspondances émises par la voie des télécommunications, ce qui inclut les interceptions illégales.