Bonjour à toutes et à tous,
Je me permets de vous écrire ici pour avoir vos avis et conseils juridiques sur une situation professionnelle qui m’a profondément marquée, et dont j’ai encore aujourd’hui du mal à me remettre.
J’ai travaillé pendant deux ans dans une entreprise X. Tout se passait bien au début, jusqu’à l’arrivée de ma supérieure hiérarchique N+2. Dès son arrivée, l’ambiance est devenue toxique. Mon N+1 a rapidement démissionné à cause d’elle, et un autre collègue a suivi peu après.
Elle exerçait une pression constante sur l’équipe, avec des comportements que je considère aujourd’hui comme du harcèlement moral : remarques déplacées, isolement, refus de répondre à nos questions, volonté de m’imposer des tâches en dehors de mon périmètre (suite au départ d’un collègue), et lorsque j’ai refusé, elle a commencé à “me pourrir la vie”, en me surveillant de près, en me mettant en défaut à la moindre occasion.
Cela m’a plongée dans un état d’angoisse permanent. Je pleurais chaque jour, au travail comme chez moi. J’étais constamment stressée, avec une boule au ventre à l’idée d’aller travailler. Une ambiance invivable.
Mon médecin m’a arrêtée à plusieurs reprises (2 semaines, puis 1 mois, puis encore 1 mois), et à mon retour, la situation n’a fait qu’empirer. Les nouveaux collègues ne restaient jamais : une est partie au bout d’une semaine, un autre après un mois, toujours à cause du management toxique.
J’ai alerté mon N+3 et le service RH à plusieurs reprises. Aucune action concrète n’a été prise. Pire : les RH ont même informé mon N+2 de mes plaintes, ce qui a empiré la situation.
Le médecin du travail, que j’ai vu à mon retour, a envoyé un mail aux RH en signalant que je n’étais pas en état de travailler à temps plein. Aucune réponse, aucun aménagement proposé.
J’ai fini par sombrer. Mon médecin m’a arrêtée pour un burn-out sévère pendant presque 4 mois. J’ai été suivie par une psychiatre qui m’a formellement déconseillée de retourner dans cette entreprise. Sur ses recommandations, j’ai demandé une rupture conventionnelle, qui a été acceptée.
Depuis, même un an après mon départ, je ressens encore un profond mal-être : perte de confiance en l’entreprise, angoisse à l’idée de travailler en présentiel, difficultés à me remettre professionnellement et personnellement. J’ai subi un gros impact financier également : le versement de la prévoyance a mis 8 mois à être effectué après mon départ.
Aujourd’hui, même si j’ai repris un poste en janvier, je n’arrive pas à tourner la page. Ce que j’ai vécu m’a profondément marquée.
Je me demande si je peux encore saisir le Conseil de Prud’hommes pour harcèlement moral et obtenir réparation ? Ai-je une chance de gagner au vu des éléments ? Que me conseillez-vous de faire dans ce genre de situation ? Est-il encore temps de constituer un dossier (avec certificats médicaux, arrêts de travail, échanges mails, etc.) ?
Merci d’avance à celles et ceux qui prendront le temps de me lire et de me répondre.
Bien cordialement,
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